Le vent soufflait bruyamment sur le territoire du Clan de l’Aigle. Même si habituellement les aigles ne trouvaient pas cela gênant, il fallait évidemment en exclure Kateya, bien décidée à ne pas être comme les autres. Le territoire des aigles étant en hauteur, le vent soufflait assez fort, et était assez frais. La peau bouchant l’entrée de l’antre de la blonde soufflait, se pliait et claquait contre les parois, produisant à son sens un bruit insupportable. Lorsqu’elle était réveillée brusquement, elle ne supportait absolument rien. Elle cria de rage, fourrant toutes ses peaux sur sa tête. Lorsqu’un vent froid siffla à son oreille, elle se releva d’un seul coup, en jurant d’une voix assez forte. Elle se dirigea à tâtons vers son entrée, puis, lorsqu’elle souleva la peau et vit l’obscurité envahissant encore le paysage, elle se rendit compte qu’il faisait encore nuit. Le souci c’était que maintenant qu’elle était réveillée, impossible de se rendormir. Kateya maudit ses ancêtres, malgré son sommeil lourd. Elle s’habilla difficilement dans le noir, puis sortit de sa hutte. Elle attrapa ensuite une torche, qu’elle alluma grâce au reste du feu de camp. Puis sans tarder, elle s’engouffra dans la forêt. Impossible de pouvoir dormir là. Elle allait se trouver un autre endroit, très calme et, malgré la neige et le froid frigorifiant, allait enfin réussir à faire sa sieste.

La première chose qui lui vint en tête fut, à savoir pourquoi, le vieux Chêne. Un endroit de paix, reposant et calme. Il était si gros et imposant qu’elle n’aurait pas de mal à s’allonger sur une de ses branches et de s’endormir jusqu’au zénith du soleil.

Kateya fut à peine arrivée qu’elle se précipité vers le vénérable ancêtre végétal et s’agrippa sans difficulté à ses branches, pour enfin partir se reposer. Inutile de dire que sa torche était déjà éteinte et au sol. Elle poussa un soupir de soulagement, et allait appuyer sa tête contre le tronc, lorsque, comme pour tout casser et l’énerver encore plus, un bruit résonna dans la pénombre. Alertée, elle se relevait d’un coup et bascula sur le côté. Heureusement, elle se retint grâce à ses bras. Mais pas pour longtemps. Elle lâcha prise et dégringola dans l’un des buissons sous le grand arbre. Là, elle aperçu une silhouette. Comprenant qu’elle venait de ses faire repérer, la guerrière marmonna quelque chose d’incompréhensible dans sa barbe et se résolu à sortir.

Là, elle se trouva face à une guerrière lui paraissant familière. De longs cheveux blancs, et de grands yeux rouges. Pour la discerner entièrement, l’aiglette dû plisser fortement les yeux. Lorsqu’elle la reconnut, Kateya s’avança, un sourire malicieux aux lèvres. Elle était née dans le clan de l’aigle, et s’était faite rejetée pour sa particularité, l’albinisme. Kateya n’en gardait qu’un très vague souvenir. Aussi ne pensait-elle qu’a dormir.

- Toi....

Kateya garda son sourire malicieux. Pourquoi tant de haine ? Il était vrai qu’elle avait surement dû se moquer d’elle une fois ou deux, même si elle n’avait pas grand-chose contre elle. Arf, et puis elle profitait de l’occasion, elle n’aimait tellement pas les guerriers de son clan ! La seule réaction qu’elle eut face à cette attaque de la louve fut un énorme bâillement, qu’elle tenta de cacher avec sa main. Puis elle gagna un air las.

- Tiens, salut la blanche ! Il se trouve que, j’essayais justement de trouver un endroit calme où dormir, quand tu as surgit de nulle part et m’a enlever toute tentative d’être au calme.

Une brise siffla ce qui fit voler les cheveux des jeunes femmes. Kateya reprit soudainement son air malicieux, puis planta ses yeux dans les prunelles rouges de la guerrière du clan du Loup, elle déclara d’un air provocateur :

- Qu’as-tu à dire pour ta défense ? Dépêches-toi, j’ai un sommeil à rattraper…