Fenrir se trouvait aux grandes chutes. Par choix ? Pas vraiment en fait…
Ce matin, assez tard, il s’était réveillé de la meilleure humeur du monde même si souffrant un peu du froid vivifiant de cette journée. Oui, donc, il venait d’ouvrir les yeux quand une furie brune débarqua dans sa tente, l’air pas commode. Sheffra. Depuis l’épisode de l’arbre brisé elle ne le laissait plus en paix. Et veillait à ce qu’il soit en permanence occupé. Chose inconcevable pour notre grand paresseux. Il ne comprit de cette tornade que trois choses. Premièrement, se lever, et plus vite que ça. Segundo, aller aux chutes chercher une plante au nom bizarre. Et tercio, se bouger le cul.
Qu’avait-il donc fait aux ancêtres pour mériter un traitement pareil ? Ca il aimerait bien le savoir ! Après ces ordres donnés d’une manière des plus expéditives notre louveteau fit un brun de toilette ( et malgré les ordres en prenant tout son temps), s’habilla d’une tunique de carcajou très épaisse brune, d’un pantalon en chevreuil et de solides bottes. Enfin prêt ce fut d’un pas des plus… tranquille, qu’il prit la direction des chutes, après avoir passé son couteau à la ceinture et son arc sur le dos. Après tout personne ne sait ce qu’on risque de rencontrer en terrain neutre…
Après donc trois bonnes heures de marche, Fenrir arriva aux cascades. Et resta un bref instant figé devant cette beauté sauvage, à l’état pur, indomptable. Un bout de soleil avait fini par pointer son nez, laissant deviner la transparence et la propreté impeccable de l’eau. La hauteur de la cascade provoquait un véritable nuage de gouttelettes dans le bassin, produisant un arc-en-ciel en perpétuel mouvement. Mais il n’était pas là pour admirer le paysage, et restait sur ses gardes. Il n’aimait pas l’idée d’être tout seul si loin de sa meute, cela pouvait être des plus dangereux. Et il tenait à sa pauvre carcasse de louveteau maigrichon ! Sans plus tarder il se mit donc à la recherche de cette plante ; petites feulles rougeâtre, fleurs pourpres. Et il chercha. Et chercha encore. Il n’y avait pas trace de cette fichue plante. Avec un soupir à fendre l’âme il s’assit sur une pierre, cherchant déjà quelles excuses débiter à son intransigeant Sheff pour ne pas se faire dévorer tout cru quand il retournerait à la maison. Ce fut un bruit de pas et une odeur inconnue qui le tira de ses pensées.