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Ҩ Chef de Clan
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Ҩ Chef de Clan
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MessageSujet: I see You. I see You. Icon_minitimeMer 16 Nov - 7:01


Nyati
Quand l'impossible se mêle à notre réalité...


    Le Destin, le Hasard. Ces deux mots n'étaient-ils pas finalement synonymes ? Lorsque nous sommes exclus, pour des choses faites involontairement, lorsque nous devons vivre cachés pour le reste de notre existence, pour ne nuire à personne. Il est dur de croire encore aux ancêtres, aux créatures divines et tout le reste quand cela nous arrive.
    Être pris pour un fou est tellement blessant, et ceci encore plus lorsque nous nous en rendions compte, car on sait très bien qu'il n'y a aucun remède, aucune échappatoire. Il faut attendre, attendre que cela soit fini.

    C'était encore un jour banal lorsque Nyati se leva lentement de sa couche en feuilles d'arbres. Elle s'étira longuement, et bailla à s'en décrocher la mâchoire. Notre jeune fille qui n'était pourtant pas du tout matinale avait décidée de se lever, pour aller chasser une bête ou deux. Elle avait passé une nuit à la belle étoile, une nuit superbe, sans brume voilant la lune. Elle était heureuse aujourd'hui. Oui, tout était dit dans sa tête! Elle allait chasser, se balader librement et puis... et puis... elle n'en savait rien. Être toujours seule réduisait vraiment les occupations à trouver, c'était désolant.

    Nyati à toujours eu une fascination extrême pour les oiseaux. Pour les animaux en général, mais surtout pour les oiseaux. Ceux-ci venaient naturellement vers elle, elle avait appris à communiquer avec eux. Ainsi, lorsqu'elle se mit debout sur ses deux jambes, elle joignit ses deux mains prêt de sa bouche, en poussant de tout petits cris aigus. Alors, au bout de quelques minutes, un moineau arriva, et se posa sur son doigt. Elle était vraiment heureuse! Généralement, elle évitait de se nourrir d'animaux. Elle ne les tues quand cela est vraiment nécessaire. Hors, il lui fallait de la viande. De ses bras frêles d'apparence, elle prit sa dague et la rangea dans un bracelet de lin, serré à son poignet. Elle fit alors s'envoler l'oiseau, et regagnait son instinct sauvage.

    Elle courut contre le vent, à une vitesse hallucinante. Les cheveux au vent, ses pas à la fois vifs et léger, l'impression de ne plus toucher le sol. Être libre, en harmonie avec celle qui l'a créée, la nature. Elle prenait parfois appui grâces aux Chênes qui l'entourait. Elle ne savait pas où elle était, peu lui importait. Dans son élan, elle s'accrocha finalement à une branche, lui faisant faire un tour sur elle même puis en retombant accroupie sur cette même branche. Elle grimpa ensuite avec l'agilité d'un singe au sommet de l'arbre. D'en haut, la vue n'offrait rien de génial, seulement des chênes à perte de vue. Hum... Pas très intéressant.

    Mais oui! Une idée fusa dans sa tête. Aussitôt, elle s’exécuta. Le temps pluvieux pendant les 10 dernières nuits était parfait. Elle prit toute la boue qu'elle pue, et se l'étala partout sur le corps, ainsi que sur les vêtements. Le seul endroit qu'elle épargna, est sa bande rouge aux yeux. Ainsi alors, elle reprit sa route, marchant à moitié à genou. Sa technique de camouflage favorite était celle de se fondre dans le décor. Généralement, les bêtes ne la remarquaient pas, ne faisant même pas attention à cet étrange rouge vif dans le décor. Alors elle était tranquille. Elle avait toute la patience qu'il fallait. Au bout d'environ 10 minutes, elle se décida enfin à s'asseoir, contre le tronc d'un arbre, les jambes regroupées, et elle ferma les yeux, ne laissant plus aucun mouvement visible. Elle était à l'écoute.

    Elle resta des heures sans bouger, sans s'endormir. Enfin, lorsqu'un bruit de craquement se fit entendre, elle ouvrit en un geste les yeux. Elle aperçut alors un sanglier. Plus que quelques secondes avant qu'il ne passe devant elle. Elle attendit, encore un peu... Et hop! Elle se leva soudainement et se projeta sur le pauvre animal, entrain de piétiner violemment les feuilles d'arbres orangées. Il se débattait comme il pouvait, en gémissant. Enfin, elle brandit son bras en l'air, et sa poigne tenait fermement la dague. Elle abaissa son bras d'un seul coup. L'animal eu un soubresaut, puis retomba au sol. La belle Sans-Totem détestait réellement manger des animaux. A un point tel que chaque fois qu'elle en tuait un, elle s'en voulait énormément. Aussi eut-elle l'habitude d'enterrer son gibier, une fois celui-ci fini.

    Elle dégustait pleinement son festin, en mordant sauvagement dans la chair de l'animal, comme le font les fauves. Lorsqu'elle eut enfin fini son travail et qu'elle eut enterré la bête, un corbeau se fit entendre. Un Corbeau ? UN CORBEAU! Nyati se précipita, imitant son cri de partout. Les corbeaux étaient ses amis les plus fidèles. D'ailleurs, pourquoi croyez vous qu'elle à deux plumes de ces oiseaux noirs dans les cheveux ? L'oiseau vint spontanément vers elle, à sa plus grande joie. Il se pausa sur son épaule, et la jeune Sans-Totem commença une conversation avec celui-ci. Bien-sûr, vous vous doutez bien qu'un oiseau ne parle pas. Seulement, elle, était persuadée les comprendre. Et c'était vrai. Quand elle imitait leur cri, elle savait leur parler! Et même quand elle parlait normalement, elle avait toujours eu un bon feeling avec eux. Notre miss était une vrai gamine! Le Corbeau s'envola ensuite, faisant du sur place légèrement au dessus d'elle.

    << Alors mon beau, comment tu vas aujourd'hui ?
    - Croâââ Croâââ.
    - Oui, tu as raison, je suis seule malheureusement. Mais on s'habitue! Et toi, où est ta famille ?
    - Croâââ.
    - Oh je vois! Tu veux que je t'aide à trouver de la viande ou des baies pour leur rapporter ?

    - Croâ.
    - Quoi ? C'est faux! Je ne suis pas une tueuse d'animaux! J'avais juste besoin de me nourrir, tout comme toi!

    - Croââââââ!
    - Oui, moi aussi je préfère les baies. Mais pourquoi t'affoles-tu donc ?!

    - Cro- CROAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA! >>

    Oui, elle avait bien lancé une discussion avec un oiseau. Et ce cri de fin, c'était une flèche meurtrière venant transpercer le corps de l'animal, qui plana au sol. En un éclair, Nyati se raidit et se plaqua contre l'arbre, choquée, pour ne pas se faire repérer. Elle ferma les yeux, reprenant une respiration lente. Ne pas crier. Ne pas crier. Elle ouvrit un de ses yeux à moitié, entendant quelqu'un arriver par des fourrés. Elle distinguait ensuite une silhouette humaine, mais impossible de dire plus de détails sans ouvrir les yeux en grand. Elle les ferma. Elle toisa ensuite sa gauche, voyant le corbeau étalé au sol, le bec ouvert. Elle serra ses poings de toutes ses forces et plissa ses yeux. Une larme roula sur sa joue, sa respiration se fit de plus en plus bruyante et rapide. L'humain avait surement dû la remarqué lorsqu'une feuille craqua sous son pied. Alors, elle ouvrit d'un seul coup les yeux, et se jeta sur le meurtrier.

    - AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!

    Elle avait hurlé, de sa voix forte, un cri venant du coeur, plein de haine et désirant vengeance. Cette personne avait tué son ami. Il allait le regretter.

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MessageSujet: Re: I see You. I see You. Icon_minitimeSam 3 Déc - 9:12

I see You. Captur17


Encore une journée sombre. Mais pas autant que le visage de Morwyn. Matin gris, soleil masqué par les nuages noirs colorés par les malheurs du Monde. Pourquoi tant de désespoir de la part de notre jeune chef? Parce que. C'est tout. Son esprit n'était pas favorable aux bonnes pensées. Juste les mauvaises qui vous assaillent et vous emprisonnent. Un étau qui vous semble interminable et insurmontable. Trop fort pour y lutter. On s'y abandonne comme dans les bras accueillants d'un amour. C'est tellement plus facile de cesser de lutter contre la tristesse, la fatigue de vivre. Sous le poids des responsabilités, des vies qui dépendent de vous, on finit par sombrer. Est-ce que la rate était folle? Pourquoi pas. Une forme de folie ambiguë, celle qui ne se montre jamais, celle de la solitude et de l'hermétisme profond. Qu'est-ce qu'on ressent. Ces sentiments terrés au fond de nous même. Ils ne sortent pas et il ne faut jamais qu'ils sortent, sinon c'est la fin. Mais à l'intérieur aussi c'est la fin. Une fin plus lente mais moins douloureuse. Un fin qui vous éteint lentement, comme la lueur d'une bougie. L'obscurité prend possession de la lumière perdue au milieu des ténèbres. Les ténèbres d'une tanière faite d'ossements. La lumière du reflet pâle de la vie insignifiante dans ses yeux vairons. Et ses cheveux brillants d'un halo inexplicable dans la pénombre. Elle prend possession d'un arc et d'un poignard, machinalement. Tout est fait selon un rituel, pour rester un bloc de glace et les protéger. Elle est tel un mur autour de son clan. Mais elle n'est plus un être humain. Elle s'est abandonnée le jour où elle a été nommée chef. Entièrement. Elle n'a plus l'impression de ressentir. Juste de la solitude et aussi de l'amertume. Ou alors ce sont toutes ces émotions qui se mélangent et finissent par se dissoudre mutuellement, au lieu de s'échapper dans tous les sens et de toucher les autres personnes. Elle se transforme en une rate platine et sort discrètement, à petits pas. Il ne faut pas réveiller le camp. Dehors, une journée neutre l'attend. Une journée pareil que la veille et que le lendemain, l'avenir et le passé forment le présent désormais. Avenir, passé. Ces mots sont étroitement liés finalement. Le passé agit sur l'avenir, et les deux combinés forment le présent.

Une faible lueur indique la sortie. Elle se raidit. à quoi bon trouver la lumière si c'est pour se replonger dans les ténèbres épais? à quoi bon se donner des illusions de vie si c'est pour mourir ensuite? Elle trouva la réponse presque aussitôt. Le mur. Elle doit rester à sa place. Solide, impassible, froide, imperturbable. à tout jamais. Elle marche calmement vers la lumière et finit par l'atteindre. Alors l'obscurité est derrière elle, mais le soleil l'aveugle. Elle doit cligner plusieurs fois des yeux pour y voir clair.
Elle n'a pas envie de traîner sur son territoire. Mais quelle différence avec les territoires neutres? Elle était si reconnaissable, avec son teint pâle, ses cheveux bleu-argent presque blanc et ses yeux vairons. Elle maudit son apparence si repérable. Il lui fallait un endroit où presque personne ne venait jamais. Le Vieux Chêne ! Ou plutôt, ses alentours. Une belle forêt.

Morwyn décida donc de s'y rendre. Sans se presser au début -à quoi bon se dépêcher pour un endroit pareil à un autre- mais finalement un sentiment d'oppression la poussa à fuir son territoire de plus en plus vite, et elle se retrouva à courir comme une folle dans les sous-bois. Elle franchit la frontière du clan du rat et sortit dans les territoires neutres. Elle était dans une forêt de conifères. Elle se transforma en humaine et inspira à fond. Elle se sentait un peu mieux, le fait d'avoir courut ou bien de ne plus être sur le territoire où elle était chef, ça elle n'en savait strictement rien. Est-ce que ça comptait réellement, finalement?

Désespérée, la jeune chef marcha longtemps dans la forêt. Elle vit passer des insectes sur le sol recouvert d'aiguilles et de feuilles. Ils avaient l'air tellement insouciants. Telle une enfant, Morwyn s'agenouilla pour observer un scarabée qui tentait de creuser un trou pour s'abriter dans la terre. Drôle de bestiole. Morwyn l'enviait. Un sentiment de jalousie s'éleva en elle. Jalouse d'un insecte ? Pourquoi pas? Et après tout, il n'allait pas vivre longtemps dans cet hiver infernal. La jeune femme respira à fond pour se calmer. Elle avait envie de le mutiler pour le faire payer d'avoir une vie si simple, sans autre responsabilité que sa propre vie. Elle se redressa d'un coup et sortit son arc. Il y avait un corbeau, un peu plus loin. Elle le distinguait légèrement dans les fourrés. C'était toujours de la bouffe en plus, un corbeau. Bien cuit ce n'était pas si mal que ça, et puis le clan avait besoin de gibier. Le clan. La glace s'empara d'elle. Insensible, elle sortit son arc et une belle petit flèche. Concentrée, elle tendit la corde et visa, son oeil vert clos. L'oiseau l'avait sentit. Mais c'était trop tard. La flèche partit se ficher dans le corps du corbeau ; sa vie prit fin à cet instant.

- Cro- CROAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA! >>

Son dernier cri, le dernier son qui avait franchi son bec. Était-ce ça, le destin? Vivre et se faire soudainement tuer par une flèche... Un pieu qui vous transperce le coeur. Morwyn en recevait tous les jours, des pieux. Sauf qu'ils sont invisibles. L'oiseau avait du tomber au sol, depuis le temps. La jeune femme se sentait lasse. Sa vie était horriblement monotone. Et triste. Quand un évènement survenait, c'était uniquement un drame.

Son visage était effacé par le temps. Seuls ses cheveux d'argent et ses lèvres demeuraient. Elle parlait à un homme. Elle lui disait que sa fille était un cas désespéré, à la limite d'un monstre de glace.
Elle partait chasser avec l'homme mais ne revint jamais. Une femme aux traits doux annonçait le décès de ses parents à Morwyn. Elle avait de longs cheveux de jais. Elle devint le centre du monde, l'important c'était elle, le pivot central de la petite fille. Mais un jour elle mourut, elle aussi. D'une maladie. Alors la glace se renforça. Alors elle reçu son totem du clan du rat. Alors elle en devint chef, et à l'image de son apparence la froideur prit possession d'elle. Elle n'arrive pas à toucher une flamme car elle fond à son approche. La chaleur ne peut l'atteindre. Obligée de s'isoler pour se protéger. un cercle de vice. Un cercle sans fin.


Morwyn se dirigea vers l'endroit. L'oiseau était sur le sol, ailes et bec ouvert. Elle se pencha et voulut le toucher. Mais elle entendit une respiration saccadée et se releva. Une feuille craqua et quelqu'un se jeta sur elle en poussant un hurlement terrible, haineux. Stupéfaite, Morwyn se retrouva projetée au sol sous le poids de son ennemi qu'elle reconnut comme une jeune femme qu'elle avait bannie il y a quelques années. Elle avait tué sa petite soeur et s'était retrouvée toute seule. Seule. Comme moi songea la jeune chef. Deux destinées à la fois si différentes et si proches. Si opposées et si liées. Comment était-ce possible? Morwyn roula sur le côté pour échapper à son adversaire et se releva vivement. Pourquoi la Sans-Totem s'était jetée sur elle? Par haine pour son ancienne meneuse ou pour avoir tué le corbeau? Une trace de larme se trouvait sur la joue de la jeune femme aux cheveux bruns. La chef était désolée. Elle aurait voulu s'excuser pour tout mais aucun son ne franchit ses lèvres. A la place, elle fit demi-tour et choisit la fuite. En fait, sa face impassible n'était que lâcheté. Elle était incapable d'affronter les autres, c'est tout.

"Elle est si froide. Si différente de nous ! Je ne sais plus quoi faire, ça devient insupportable !"
Des paroles terribles prononcées par un tel ton de mépris. Il jette un regard à sa fille comme si elle était incapable de comprendre. Peu à peu son coeur se blesse. Elle ne compte même pas pour ses propres parents qui la rejettent. Alors pour qui pourrait-elle compter? Autant s'isoler complètement...


Peu à peu Morwyn ralentit. Elle entendait du bruit derrière elle. Nyati l'avait poursuivie. Elle ferma ses yeux éteints de toute humanité et se retourna pour lui faire face.
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MessageSujet: Re: I see You. I see You. Icon_minitimeSam 7 Jan - 7:52



Nyati
Et c'est reparti...




    Nyati se précipita sur celui qui avait tué le corbeau. Elle l’écrasa au sol, et voulu la retenir et la tuer. Seulement, celui-ci roula sur le côté, puis prit la fuite en vitesse. Nyati restait pourtant assise. Elle réfléchi un petit moment, les yeux perdus dans le vide. Ce visage… cette femme… Morwyn ! C’était la chef du Clan du Rat, celle qui l’avait bannie de son clan, celle qui l’avait exclue à jamais de ce monde paisible. Au final, le bon côté des choses était que la nature entière était devenue sa maison. Deux fois plus grand, deux fois plus beau. Le désavantage, était qu’elle l’avait laissée prendre la fuite. Elle n’allait pas revenir réellement sur le passé, et s’efforça de ne plus y penser. En même temps, elle avait commis une faute grave, mais là, elle avait lâchement abattu le volatile avec lequel elle avait nouée une amitié, dans le simple but de s’en faire un en-cas. C’était inadmissible. Elle hurla alors de rage et se releva, se jetant aux trousses de la femme. Lorsqu’elle vit Morwyn ralentir, Nyati se stoppa net, laissant une grande distance entre les deux femmes. La chef aux cheveux gris se retourna lentement, prête à se défendre.

    La jeune brunette, qui était couverte de boue, essuya avec son bras la sueur et les larmes sur son visage, laissant deux traces beiges ressortir. Alors, elle parut hésiter. Et si elle faisait une bêtise ? Encore quelque chose qui lui attirerait des ennuis et qui l’éloignerait des ancêtres ? Parce qu’au fond, elle croyait toujours en eux. Même si ils l’avaient abandonnée à son sort. Nyati se raidit, et ferma les yeux laissant visible juste la bande rouge. Elle leva légèrement la tête vers le ciel, et inspira grandement, puis petit à petit levait les bras, pour finir par les monter à sa tête. Elle sentait l’air frais, l’air du vent lui chatouillant le cou et lui adressant un petit frisson agréable tout le long de son corps. La nature était en elle. Elle ne faisait qu’un avec elle, corps et âmes avec la terre, l’air, l’eau et tout ce qui se trouvait sur ce sol. Elle sourit légèrement, puis éclata d’un rire heureux, comme elle n’avait pas eu depuis longtemps. Cette joie, cette sensation de bien être que l’on aimerait ne jamais quitter. Pourtant un craquement sourd la sorti de ses pensées. Elle rouvrit les yeux directement sur Morwyn, la fixant tout d’abord d’un air perdu, puis planta ses yeux droits dans les siens. Ils étaient magnifiques. De beaux yeux vairons, que Nyati avait toujours enviés. Sa conscience lui fourni une idée un peu trop loufoque. Et si elle ajoutait ses yeux à ses présents ? Tout ce qu’elle voulait, elle l’avait d’une manière ou d’une autre. Nyati se tapa vivement la tête pour chasser cette pensée glauque. Elle ne faisait pas ca sur les êtres vivants ! C’était n’importe quoi ! Et puis Nyati n’était pas une sadique, loin de là. Juste rancunière, et folle selon son ancien clan. Et selon elle aussi, mais elle n’aimait pas l’admettre. C’était juste horrible.

    Oui, rancunière. Et elle avait tué un corbeau. Un ami. Nyati brandi une dague tout en gardant ses yeux plantés dans ceux de la meneuse, et se mit en position d’attaque, puis se figea. Elle ne bougerait pas en première, elle pourrait faire ca pendant des heures ! Elle ne clignait même pas des yeux, les prunelles emplies de rage et de chagrin. Elle n’aimait pas non plus parler, et voulait éviter un maximum l’entente de sa voix.

    L’attente se fit longue. Très longue. Environ une vingtaine de minutes. C’était improbable. Nyati allait gagner, elle en était certaine. C’était l’une de ses stratégies, attirer l’adversaire vers elle. Seulement, un grognement lui fit lever les yeux, au dessus de la tête de son adversaire, et elle prit une expression de stupeur lorsqu’elle découvrit d’où venait le bruit. Un énorme fauve se tenant sur ses deux pattes arrière, la gueule carrée et dégoulinante de lave, les yeux sortant des orbites et des pattes puissantes armées de griffe tranchante. Il avait l’air d’être musclé, et faisait environ deux fois sa taille. Qu’est-ce que c’était que ca ? Nyati recula lentement, puis plus vite, tout en regardant en l’air, ne prêtant plus attention à Morwyn. Elle se ramassa au sol en se cognant le talon sur une racine, et se mit à hurler d’un cri strident, tout en courant dans la forêt, les jambes à son cou. Elle se calla d’un élan, dans un arbre, sur la plus haute des grosses branches et attendit, là, silencieusement, les jambes serrée et repliées contre sa poitrine, les mains tenant sa tête. C’était quoi ca ? Avait-elle rêvé ? Avait-elle vu réellement la bête ? Ou… ou était-ce encore une hallucination qui s’était formée dans sa tête ? Nyati fondit en larme, mais s’empressa de ne pas garder une respiration sacadée.

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