Quelle belle journée qui s'annonce.
Après une chasse exténuante, Kalem avait dormi si profondément que le réveiller n'aurait pas été à la portée d'un simple mortel. Il dormait, transformé en ours, sur le dos, les quatre pattes en l'air, les babines retroussées et la langue qui pendait. Il ronflait légèrement, mais c'était le cas de quasiment de tous les ours dans sa grotte....
Puis il s'était réveillé au soleil levant. Il s'était remis en forme humaine, assis et s'était étiré en poussant un bâillement qui ressemblait même plutôt au rugissement d'un ours. Enfin il s'était levé puis était sorti de la grotte. Programme de la journée : farniente.
Le voilà donc parti , sifflotant, appréciant ces rares moments de tranquillité pure où le soleil réchauffait son dos et la douce brise du matin rafraichissant son visage. Le monde se réveillait en même temps que Kalem, doucement mais sûrement, les cauchemars se terminaient, la nature montrait son visage sans se cacher derrière l'obscurité de la nuit. Les étoiles s'en étaient allées veiller sur d'autres personnes. Leur tâche sur cet endroit était fini, leur combat contre la peur du noir n'avait plus lieu d'être. Le soleil se levait, les rayons s'étiraient doucement sur tout le village des ours. Kalem était heureux. Un bonheur simple et pur, loin de tous les dangers, loin de cette guerre qui le guettait. Il préférait ne même pas y penser, à ce conflit. Il n'avait aucune connaissance en diplomatie, ne savait même pas pourquoi il devrait se battre, savait juste que bientôt, il serait peut être obligé de tuer sans raison réelle. La haine ou la rancœur était des sentiments que Kalem avait du mal à ressentir. C'était un niais peut-être un petit peut trop utopique qui pensait que tout le monde pourrait vivre en paix dans cette forêt, sans conflits, sans haine et sans violence. Peut-être qu'un jour, les gens comprendront...

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Tapis dans l'ombre, l'Ennemi attendait. Il était prêt. Il attendait depuis si longtemps. Une éternité peut-être. Il attendait, attendait le moment précis où il pourrait attaquer et faire du dégât. Tout était prévu. L'heure de l'assaut était proche.

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Kalem avançait tranquillement, regardant le ciel, en direction des montagnes. Il aimait bien cet endroit. C'était un havre de paix, Un peu comme un gigantesque observatoire d'où l'on pouvait observer le monde en oubliant presque qu'on en fait parti. En plus, après avoir traversé cette montagne, on a accès à une rivière remplie de délicieux saumons. Sans doutes le prochain repas du jeune guerrier ours...

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L’Ennemi savait que l'heure était proche. Mais il demeurait impassible. Aucun signe d'excitation ou d"'impatience n'était lisible en lui. Il attendait, prêt à frapper...

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Kalem commença à gravir cette montagne, les courbatures de la veille lui tiraient légèrement les muscles, mais cela ne le dérangeait pas. Il n'était certes pas forcément très malin mais était doué d'une certaine endurance. De plus, la fin justifiait les moyens. La faim aussi d'ailleurs...

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Sa cible approchait. La confrontation était inévitable. La victime ne pouvait plus échapper au piège que l'Ennemi lui avait tendu. Il n'y avait plus d'espoir pour la cible de L'Ennemi, tout était fini.
La cible approche... Approche... Approche... MAINTENANT !

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-AAAAAAAAAAAAAAAAAHHHH
*Boum*
Kalem avait trébuché, et s'était étalé de tout son long. Il poussa un grognement rageur et se retourna pour voir quelle avait été la cause de sa chute. C'était une racine qui ressortait du sol Kalem se maudit de toujours avoir la tête en l'air, puis se releva...

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LEnnemi avait réussi sa mission. Il avait gagné, mis à terre sa victime. Il aurait poussé un rire maléfique s'il en avait été capable. Mais c'était impossible. AU fond, ça n'était qu'une simple racine...

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Kalem vérifia qu'il n'avait aucune blessure, s'essuya brièvement, puis reprit sa route. Une simple chute ne pouvait pas gâcher une journée qui s'annonçait si belle.
Après une heure de marche, il trouva un trésor incroyable. En haut d'un arbre, une branche très large qui semblait s'adapter parfaitement à la forme du dos du jeune ours. Kalem se précipita sur l'arbre et l'escalada aisément, puis se nicha sur cette incroyable branche. Elle était parfait. Kalem pouvait presque s'allonger dessus, elle était confortable, solide, et il n'était pas difficile de rester en équilibre dessus. En plus, Kalem se rendit compte avec émerveillement qu'elle donnait vue sur la forêt, une vue magnifique qu'on ne lasse pas de regarder.
Kalem passa une heure à admirer la vue, puis doucement, somnola, et enfin s'endormit.

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Des serpents, des serpents partout. Kalem était entouré de serpents. Il sifflaient en chœur et le jeune guerrier était terrorisé. Voire à un stade au delà de la terreur. Il ne pouvait pas bouger et les serpents l'encerclaient, grimpaient le long de ses jambes... Puis un arrive à son visage. Il le fixa longuement, puis d'un seule coup ouvrit, la gueule, et se jeta sur Kalem...

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Kalem se réveilla en sursaut, le front en sueur. Il n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il lui était arrivé qu'il se rappela qu'il était en haut d'une branche. La surprise de son réveil lui fit perdre équilibre, et il vacilla sur le côté. Heureusement grâce à ses réflexes, il s'appuya sur une des branches à côté.
Puis il se rappela de quelque chose. Les branches que sont trop fines sont rarement solides. Mais c'était trop tard, la branche avait craqué. Kalem battit désespérément des bras pour essayer de reprendre l’équilibre, mais en vain. Il chuta.
-AAAAAAAAHHHH
*Boum*
Kalem dans sa chute s'était cogné contre de nombreuses branches ce qui avait ralenti légèrement la descente mais qui l'avait blessé à de nombreux endroit. Puis il s'était écrasé sur le ventre, faisant trembler le sol autour. Par chance, si on peut appeler cela de la chance, il était tomber dans l'herbe et non dans les rochers. Cela dit, il avait mal partout, et se demandait s'il ne s'était pas cassé quelque chose. Il grogna de douleur...

-La forêt est belle vue d'en haut !

Léona volait au dessus des montagnes du Silver Wood. Comme le monde était petit et la nature magnifique ! C'était tout simplement incroyable. Sentir la caresse du vent, la texture étrange des nuages, les doux rayons du soleil d'automne. Et sentir tous ces soucis disparaître en fumée dans ce cocon de joie pure et simple. Même les plus grands aigles ne volaient pas aussi haut qu'elle. Son vertige n'était plus qu'un vieux souvenir. Tout s'était envolé au moment où ses pieds avaient décollé du sol. Mais, comment était-elle ici ? Dans le ciel ?! Une ourse ?! La jeune mage déglutit. Son estomac se noua et elle commença à tomber. Elle battait des bras, criait, courait dans la vide. Mais cela ne servait à rien, elle tombait, tombait, tombait...

-AAAAAAAAAAAAAAAAHHHH !!!

Ce n'était qu'un rêve. Un rêve qui avait l'air très réel. Tellement réel que Léona était toute tremblante. Heureusement, elle n'avait pas crié si fort que ça personne ne l'avait entendue. Toute seule dans sa grotte de mage, elle se leva et faillit perdre l'équilibre. Elle avait eu assez de chute pour la journée, ce n'était pas ne moment de recommencer. Encore sous le choc, elle attrapa son short en peau et son T-shirt/tunique sans manches puis sortit pour manger quelque chose. Elle arriva devant le garde-manger et se rendit compte qu'il lui manquait quelque chose. Ses chaussures ! Décidément, il allait lui falloir du temps pour se réveiller, heureusement que personne ne l'avait vue. Elle retourna dans sa grotte et chaussa ses bottes de fourrure. Là, elle était parée pour la journée. Elle pensait commencer par une petite promenade mais elle entendit un bruit qui venait de la tanière des guerriers. Enfin quelqu'un debout ! Elle sortit et vit Kalem passer le mur de feuilles qui empêchait le vent d'entrer dans la grotte commune. Comme elle n'était plus la seule, elle put partir à l'aventure sans craindre pour le clan. En dépassant les deux guerriers de garde, elle les réveilla et, avec un sourire en coin, leur ordonna d'aller dormir. C'est ce qui arrive quand on danse la lambada toute la nuit alors qu'on est de garde ! Cela fait, elle prit le chemin des montagnes. Le soleil pointa à l'horizon et la lune disparut. Léona s'arrête brusquement devant un ours endormi. Elle le vit bouger et partit se cacher pour surprendre celui qui avait passé la nuit dehors sans en avoir informé le clan. Quand la bête se leva, elle se transforma en un homme musclé aux longs cheveux coiffés en dreadlocks : Kalem. Tiens, un nouvel abruti qui trouvait normal de rester dans la forêt toute la nuit ! La mage décida de le suivre, ça ferait passer le temps. Elle pourrait en plus, tester ses capacités. Avec la guerre, il fallait avoir des guerriers au point.

Le guerrier se dirigea vers les montagnes. Léona fit de même. Kalem n'était pas lent lorsqu'il souhaitait aller vite mais quand il se baladait, c'était un véritable escargot. La jeune mage le suivait toujours, cachée entre les branches des buissons lorsqu'un cri retentit :

-AAAAAAAAAAAAAAAAAHHHH !

Il avait trébuché sur une racine. "Même pas foutu de regarder où il met les pieds !" pensa-t-elle. L'ours continua sa route et finit par s'endormir dans un arbre. Il venait de lutter contre la montagne, c'était fatigant mais au point de faire la sieste avant midi. Léona regarda autour d'elle. C'était la bout de forêt qui poussait sur le flanc du mont avant la rivière aux saumons. Il y avait souvent beaucoup d'herbes de ce côté là, autant en profiter. Une heure passa. Léona cueillait, Kalem dormait. Puis la jeune ourse retourna sous l'arbre où sommeillait le guerrier. En effet, elle avait trouvé un coin plein d'herbes dont de l'Aloès, herbe très utile pour les blessures externes. Quelque chose s'agita dans l'arbre.

-AAAAAAAAHHHH !

Il s'était réveillé. Léona leva la tête et le vit tomber de son arbre. Il s'était prit une bonne vingtaine de branches dans la tête et restait couché sur le ventre le nez dans l'herbe. Il était sous forme humaine, bien.

-T'es vraiment unique en ton genre, toi. Rien de cassé ?

Pas de réponse, seulement un faible gémissement. La guerrière du se résoudre à le soigner. Elle le fit s'assoir contre le tronc de l'arbre le plus proche et l'inspecta. Il avait de nombreuses éraflures et quelques bleus, rien de grave. Par contre, il était tombé sur son bras et celui-ci avait l'air en piteux état. Elle appliqua les herbes qu'elle venait de ramasser sur ses blessures et lui fit une écharpe avec des bandes qu'elle gardait toujours sur elle.

-Mets ton bras là-dedans. Ce n'est pas cassé, tu as de la chance. Mais tu ne dois pas faire de mouvement brusque avec sinon tu seras bon pour un mois au lit !

Elle affichait un petit sourire sadique mais en vérité, elle était soulagée qu'il n’ait rien de grave. Elle s'en serait voulut longtemps s'il avait eu le bras cassé. Même si elle n'y était pour rien. C'était son caractère, toujours à rejeter la faute sur elle-même. Mais c'était aussi ce qui l'avait poussée à devenir mage. Elle adorait aider et pouvoir soigner les gens de son clan était un vrai réconfort pour elle.

-Je t'ai suivit depuis ton réveil. Tu dors sous ta forme animale, c'est peu commun. Si je descends un peu plus vers la rivière je trouverais sûrement quelque chose pour la douleur mais pas question de te laisser seul. Tu serais capable de tomber dans un ravin.

Elle rassembla ses affaires et commença à marcher. Elle lui fit signe de venir et il la suivit. Il faillit tomber plusieurs fois mais ils réussirent à atteindre la rive en un seul morceau. Bien. Léona récolta les baies miracles qui faisaient oublier n'importe quelle douleur et les passa au guerrier. Il les avala et en quelques minutes, ses muscles se détendirent. La guerrière se transforma et réussit à attraper deux saumons. Elle offrit le plus gros à Kalem et garda l'autre.

-Tiens, mange. Tu dois reprendre des forces pour que ton os redevienne aussi solide qu'avant. Au fait, dit-elle entre deux bouchées, pourquoi tu n'es pas rentré au camp hier soir ?

Tomber, c'est douloureux. Plus on tombe de haut, plus c'est douloureux. Comme la plupart des lois, Kalem avait appris celle de la gravité à ses dépends. L'informel chez lui entrait dans son oreille, passait faire un petit coucou au cerveau puis repartait aussi sec. Autant dire qu'il ne retenait rien de ce qu'on lui apprenait. Il fallait qu'il comprenne lui même, quit à se faire mal.
Telle était l'histoire de sa vie. philosopher la tête l'herbe un peu blessé de partout.
-T'es vraiment unique dans ton genre, toi. Rien de cassé?
Une voix. Il répondit d'un gémissement avant même de réfléchir à ce qu'on lui avait dit. Juste histoire de préciser qu'il était encore en vie. Puis après il comprit qu'on s'était moqué de lui. Puis après encore il se rappela que dans la vie sociale normale on ne parle pas aux gens en gémissant la tête enfouie dans la rosée, mais plutôt avec un langage compréhensible et en les regardant dans les yeux... Tant de choses à gérer en même temps, pas si facile..
Il remarqua qu'on essayait de le relever. Il suivit le mouvement, il en avait marre de ce tête à tête avec le sol dans tous les cas. Il s'assit contre l'arbre dont il était tombé, la tête encore un peu dans les nuages, ou dans l'herbe il ne savait plus trop. Il ouvrit les yeux. il avait oublié de les ouvrir. En face de lui, une femme, assez jeune -Kalem lui donnait au maximum 17 ans-, brune avec la peau mat. Après quelques secondes de réflexions, le jeune guerrier ours comprit que ça n'était pas n'importe qui : Léona, l'apprentie -mage des ours. Même si le terme apprentie était un peu déplacé vu la tournure des évènements. Lui même n'avait jamais eut trop affaire aux mages. Quand il était blessé, il le gardait pour lui même et patientait pour que ça guérisse, car il savait qu'il allait devenir très gênant vu le nombre de fois où il se faisait mal...
Elle commença à le soigner, posant des herbes sur ses plaies, Kalem fut d'ailleurs surprit de leur efficacité, ces mages sont vraiment doués, et en lui faisant une atèle de fortune autour du bras. Il remarqua à ce moment qu'il avait mal à celui-ci... Elle l'avait vu avant lui, époustouflant.
-Mets ton bras là-dedans. Ce n'est pas cassé, tu as de la chance. Mais tu ne dois pas faire de mouvement brusque avec sinon tu seras bon pour un mois au lit !
Tout sauf ça!
Si Kalem détestait bien une chose, c'était l'incapacité de se déplacer. Donc il préféra suivre cette consigne à la lettre. La douleur n'était pas trop intense, la blessure guérirait sans doute assez vite. Il remarqua son petit sourire sadique. Le jeune guerrier ours se demanda si elle le prenait pour un imbécile, ou si elle avait carrément comprit que ça en était un...
-Je t'ai suivit depuis ton réveil. Tu dors sous ta forme animale, c'est peu commun. Si je descends un peu plus vers la rivière je trouverais sûrement quelque chose pour la douleur mais pas question de te laisser seul. Tu serais capable de tomber dans un ravin.
Suivi?
Kalem en eut presque le souffle coupé. On l'avait suivi, et il ne s'en était même pas rendu compte, lui l'habile chasseur, capable de se déplacer en forêt sans écraser la moindre brindille, tellement silencieusement qu'il entendait le souffle des animaux autour de lui. Il avait été prit à son propre jeu.
Cela dit autre chose le troubla. Pourquoi l'avait-elle suivi au juste. Les mages seraient-ils capables de prédire qui se fera mal? Kalem préféra garder la question pour lui même, de peur d'avoir l'air plus ridicule, bien que ça soit assez difficile. En effet elle l'avait donc vu trébucher sur une racine et s'étaler lamentablement au sol.
Puis il remarqua qu'encore une fois, elle s'était moquée de lui. Bizarrement, elle lui parlait un peu comme à un enfant, alors que Kalem se savait très bien plus vieux qu'elle.
Il se releva doucement et commença à la suivre. Il se rendit compte qu'il n'avait pas encore dit un mot. Sans doute d'ailleurs car il n'était pas encore sorti de la brume, ils arrivèrent à la rivière et l'apprentie mage attrapa quelques baies pour lui tendre. Le jeune ours sentit son ventre marmonner au même moment. En effet, il avait très faim. Après un merci quasiment inaudible, il avala les fruits. Il sentit toutes les douleurs s'atténuer, et une espèce de sensation de détente. Incroyable, ces choses, Kalem s'en voulut de ne jamais y avoir touché de peur de tomber malade.
L'apprentie mage était partie à la pêche. Elle était déjà plus impressionnante en ours. Kalem voulut l'aider, mais se résigna en se rappelant son bras. Il lâcha un grognement jaloux, et eut l'impression qu les saumons le narguaient.
Je me vengerai, salauds...
En attendant qu'elle finisse, il regarda son reflet dans l'eau. Il trouvait cela fascinant. Le jour, c'était une autre monde, tout bleu, dans lequel on voit un autre soi, qui nous regarde aussi. A chaque mouvement de l'eau, notre soi parallèle s'évapore, comme assassiné, mais revient dès que ça se calme. Kalem aimerait bien être son reflet un jour. Sentir ce que cela fait.
Il se rapprocha un peu trop de l'eau, et faillit faire un plongeon. Il pensa à battre des bras mais se rappela son attèle. Il réussit tout de même à rester sur la berge grâce à une pirouette maladroite.
Léona s'était retournée vers lui et lui tendait un gros saumon.
Pas mal constata Kalem. Elle pêchait plutôt bien.
-Tiens, mange. Tu dois reprendre des forces pour que ton os redevienne aussi solide qu'avant.
Il l'attrapa avec un hochement de tête de remerciement, puis sans faire plus de politesse croqua dedans.
-Au fait, pourquoi tu n'es pas rentré au camp hier soir ?
Le jeune guerrier ours pâlit. Il s'était déjà fait sermonner plusieurs fois à cause de ses virées nocturnes qu'il faisait sans prévenir personne. Pour une fois, il pensait avoir réussit à le faire sans que personne s'en rende compte. Avant de répondre à sa question Kalem la fixa droit dans les yeux
-Merci, dit-il avec un sourire en coin.
Il réfléchit quelques secondes. Mentir était stupide, inutile et plutôt risqué. Il préféra abattre ses cartes sur table.
-Les étoiles... Il posa un regard nostalgique sur le ciel bleu. Les étoiles sont de bien meilleures compagnons de sommeil que me camarades ours. Elles sont douces, apaisantes, apportent l'espoir, nous protègent et étouffent nos craintes. Alors que les ours sont gros, poilus, et ils ronflent. je suis fier de faire de même mais parfois j'aime bien m'isoler un petit peu. Si je ne préviens personne de mon départ, c'est parce que j'oublie de le faire, sans doute car ça me parait assez peu important que les autres sachent où je suis. Malgré ce que tu peux t'imaginer j'arrive tout à fait à me débrouiller seul.
Il esquissa un sourire ironique. Il était vrai qu'il ne s'était pas vraiment donné une image de guerrier débrouillard. Puis il replongea son regard dans celui de la mage, et demanda
-Si tu n'as jamais dormi à la belle étoile, je t'assure, fais le. Ta bonne étoile te permettra de magnifiques rêves et te protègera des cauchemars. Quand on se réveille le matin, on se sent heureux, libre et en pleine forme. Tous les problème de la veille on disparut.
Il sortit la dague rangée das ses cheveux et enleva méthodiquement les arrêtes. Il était fort à ce jeu là, et il réussit à toutes les enlever sans perdre la moindre chaire. Fier de lui, il s'était prouvé à lui même qu'il n'était pas si maladroit, après tout.

Le guerrier se tourna vers elle et la regarda dans les yeux et :

-Merci

Woaou ! Quelle réponse incroyable ! Et c'était tout à fait ce qu'elle attendait. Stupéfiant ! Quelle phrase, quelle expression distinguée quel... Bon, c'était peut-être un peu exagéré comme réaction mais lorsqu'on attend une explication et qu'on obtient un merci, il est difficile de réagir autrement. A part en frappant la personne à coups de poisson... "Peut-être qu'il ne veut pas répondre." pensa-t-elle. Mais la guérisseuse finit par avoir sa réponse :

-Les étoiles... Les étoiles sont de bien meilleures compagnons de sommeil que me camarades ours. Elles sont douces, apaisantes, apportent l'espoir, nous protègent et étouffent nos craintes. Alors que les ours sont gros, poilus, et ils ronflent. Je suis fier de faire de même mais parfois j'aime bien m'isoler un petit peu. Si je ne préviens personne de mon départ, c'est parce que j'oublie de le faire, sans doute car ça me parait assez peu important que les autres sachent où je suis. Malgré ce que tu peux t'imaginer j'arrive tout à fait à me débrouiller seul.

Elle sourit. Il était un guerrier ours, bien sûr qu'il savait se débrouiller seul mais elle était ainsi. Toujours à s'occuper des autres, à les materner presque ! Cela lui donnait l'impression de servir à quelque chose parce qu'avec le comportement borné de Swan, elle ne pouvait rien faire d'utile hormis s'occuper des blessés. Et quand ils étaient rétablis, elle tournait en rond et suivait les gens. ça aussi, c'était habituel chez elle.

-Si tu n'as jamais dormi à la belle étoile, je t'assure, fais le. Ta bonne étoile te permettra de magnifiques rêves et te protègera des cauchemars. Quand on se réveille le matin, on se sent heureux, libre et en pleine forme. Tous les problème de la veille on disparut.
-Si seulement c'était aussi simple. Je ne peux pas dormir hors du camp, surtout à cause du conflit que nous avons avec les rats. Je comprend Swan mais je ne peux m'empêcher de penser aux blessés et aux morts éventuels. Tout ça me donne des insomnies pas possibles. Je rêve ou un oiseau vient de me piquer mon poisson ?

Elle avait baissé la garde et ses mains étaient vides. Ah, la fatigue commençait à se faire sentir. Et un autre point le montrait : elle venait de se confier à Kalem ! Ses sentiments, ses peines et sa fatigue ; tout ! Elle ne le connaissait que très peu pourtant. Comment avait-elle pu faire ça ? Même Kida n'avait pas idée de ce qu'elle venait de lâcher si naturellement. Et son ventre criait famine.

-Désolée de t'embêter avec mes problèmes, je dois y faire face comme tous les mages. Même si c'était bien plus facile quand Nilâ était parmi nous. Maintenant il faut que je trouve cet oiseau de malheur. Mon saumon était lourd, il n'a pas du aller bien loin.

Transformée en ours, elle avança lentement vers les arbres dans la direction qu'avait prise l'animal. Doucement, très doucement, elle s'approchait d'un merle qui savourait son repas sans se douter de la menace qui pesait sur lui. Un pas de plus et...

-Aïe !!!!

Sa fourrure ne l'avait pas protégée des ronces qui poussaient autour des arbres où la famille de merles devait vivre. Une demi-douzaine d'oiseaux s'envola. En voulant sauter pour attraper l'oiseau, Léona ne réussit qu'à tomber lourdement au milieu d'un lit d'orties. Son visage fut épargné mais ses pattes, qui redevenaient mains et pieds, avaient souffert. Une fois humaine, elle se retourna vers la rivière mais un énième obstacle la fit chuter en avant. Juste avant que sa tête ne touche le sol, quelque chose la retint. Chance ?